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Pourquoi c’est si dur d’être bienveillant (surtout au travail) ?

La bienveillance est décrite par Christophe André comme le fait de voir le bien, de vouloir le bien et de faire le bien, chez les autres et chez soi. Une attitude en apparence pleine de bon sens : quelle personne saine d’esprit avouerait souhaiter son propre mal ou celui d’autrui ?
Pourtant, il y a une différence entre ne pas souhaiter le mal et vouloir le bien. Entre les deux se jouent l’indifférence et le chacun-pour-soi.

Pour être bienveillant, il ne suffit pas d’éviter d’être malveillant, agressif ou mesquin. Il s’agit de tourner son regard vers l’autre, pour accueillir et chercher à comprendre ses ressentis et son mode de fonctionnement, s’ouvrir à ses besoins, à ses points de vue et le prendre en compte en tant que personne.
Il s’agit de sortir de sa propre bulle et de se rendre disponible, attentif, présent à l’autre.

Une attitude qui implique de s’efforcer d’éviter les jugements à l’emporte-pièce, les conclusions hâtives et les suppositions et, à la place, de prendre sur soi pour se remettre en question, appuyer sur pause et prendre le temps de comprendre ce qu’il se passe, ce que l’autre ressent, l’écouter, dialoguer. Autrement dit, la bienveillance demande d’éteindre le pilote automatique qui, parce que son rôle est d'économiser notre énergie, nous conduit à donner la priorités aux clichés, aux réponses toutes faites et aux mécanismes habituels .

Faire preuve de bienveillance, c’est à la fois reconnaître ses propres limites et erreurs et accepter celles de l’autre.

En somme, la bienveillance demande du temps, de la patience, de la générosité et le désir de prendre soin de l’autre.

On voit bien pourquoi faire preuve de bienveillance au sens large, ce n’est pas simple, même avec ses proches.
Alors au travail, n’en parlons pas.

D’abord parce que l’envie n’est pas forcément là. Peut-être parce que, justement, on dépense déjà tellement d’énergie à tâcher de faire preuve de bienveillance envers notre partenaire, nos enfants, nos parents, et nos amis qu’on n’est pas enclin à ’s’encombrer’ de cette même attention au travail. Particulièrement si on n’a pas tissé de liens avec ses collègues. Préserver la relation n’étant pas la priorité, on s’autorise plus de choses, quitte à en heurter certains ou à égratigner quelques egos aux passages. Il faut dire que sur le moment, ça fait du bien de lâcher les vannes, d’exprimer sa frustration par une remarque bien sentie.

Et puis, l’environnement et les conditions de travail ne facilitent pas toujours la bienveillance.

D’une part parce qu’on est sous pression et que c’est dans ces moments que faire preuve de bienveillance demande le plus d’efforts. On le voit bien avec les enfants : c’est quand ils tirent trop sur la corde qu’on a le plus de mal à garder son calme. Lorsqu’on vit des journées exigeantes et stressantes, qu’on jongle déjà avec milles responsabilités, difficile d’accorder du temps et de l’énergie aux autres pour être dans l’empathie et le dialogue. On a déjà suffisamment à faire pour se gérer soi même.

D’autre part parce qu’on est souvent confrontés à des comportements qu’on désapprouve, qui vont à l’encontre de nos valeurs, mais avec lesquels on n’a pas d’autre choix que de composer.

Un collègue tire-au-flanc, un autre qui fait circuler des rapports bourrés de fautes, celle-ci qui répond n’importe-quoi au client, celui-là à qui il faut tout expliquer quatre fois, ou l’autre qui n’est jamais dans les temps…
Apprendre à travailler avec les autres est une épreuve quotidienne. A la longue, c’est usant. On a de plus en plus de difficultés à gérer avec philosophie ces attitudes qui nous agacent. Leur accumulation nous donne l’impression que personne ne fait d’effort, et c’est un cercle vicieux qui s’installe : si, autour de moi, chacun ne pense qu’à sa pomme, pourquoi devrais-je, moi, en faire autrement ?

Il faut dire que, dans beaucoup d'organisations, la politique du “chacun pour soi” prime sur la solidarité, la compassion et la gentillesse. Le monde du travail est souvent le théâtre d’une compétition féroce, vécu comme une jungle où s’affronte les égos.
Bienveillant ? Pas vraiment !

Chacun regarde les choses par le bout de sa lorgnette, la communication est mauvaise, les réunions sont tendues, c’est à qui parlera le plus fort, à qui saura s’imposer. “Trop bon, trop con” : il vaut mieux suivre le mouvement pour ne pas se laisser marcher sur les pieds.
Bref, chacun défend son pré-carré, ce qui alimente un cercle vicieux : puisque l’autre ne prend pas soin de moi, je ne vais pas lui faire la faveur de prendre soin de lui.

Ce climat nourrit les petites mesquineries qui tuent la bienveillance. On a vécu une journée infernale, alors quand on voit partir ce collègue comme une fleur à 15h, on ne retient pas sa remarque désobligeante (il part voir sa mère, malade, qui est à une heure de route, mais on n’a pas pris le temps de se renseigner).
On s’est escrimé à finir ce projet en temps et en heure donc quand le collègue dont on dépend pour le boucler nous annonce 2 jours de retard, on s’emporte (pourtant il n’y est pour rien, il n’a pas reçu l’information dont il avait besoin en temps et en heure).

Notre manager félicite un collègue pour son premier projet, dont on trouve la qualité médiocre. Intérieurement on se dit qu’il ne l’a pas mérité (pourtant il a dû relever de gros défis pour le mener à bien, sa confiance en a pris un sacré coup et en ce moment, il a vraiment besoin de reconnaissance).

Des scènes familières qui semblent anodines, des petits riens du quotidien, mais qui minent le moral et le plaisir à travailler.

Alors, oui, être bienveillant au travail est difficile. On n’est pas aidés. Mais ça vaut le coup de s’efforcer quand même. De prendre le temps nécessaire pour être attentif à l’autre, de mettre les egos de côté et de rentrer en relation. Cela ne veut pas dire être bienveillant en toutes circonstances, mais faire de son mieux.


Cela fera du bien à tout le monde, parce qu’on se sent beaucoup mieux lorsqu’on travaille dans un climat de respect, de confiance, de solidarité.
Si on a l’impression d’être le seul à se soucier de la bienveillance, ce n’est pas grave. C’est un début. Qui sait, les autres suivront peut-être ?
Parce qu’il ne s’agit pas juste de le faire par altruisme, mais aussi pour soi-même, parce qu’être bienveillant fait du bien, tout simplement. Le reste suivra.

Et si tu commençais par 14 actes simples de courtoisie et de bienveillance au travail ?

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