Gestion du temps et gestion de son énergie (et même de ses énergies, physiques, émotionnelles et mentales) sont indissociables.
On s’imagine souvent que gérer son temps, c’est dompter l’horloge, comme si l’on pouvait ralentir l’écoulement inexorable des heures. C’est une vision très productiviste de la gestion du temps – et c’est celle qui domine souvent les méthodes et bonnes pratiques qu’on lit sur le sujet.
Pourtant, derrière cet enjeu de gestion du temps se cache surtout celui de gérer ses énergies.
Nous ne sommes pas des machines. Nous ne sommes humainement pas capables d’être au top de notre performance, de notre efficacité, 8h par jour, à la demande, quelles que soit les exigences et les tâches à accomplir.
Apprendre à danser avec le temps, c’est apprendre à prendre soin de son énergie, à jouer avec ses fluctuations…à cultiver sa vitalité au quotidien.
Pour creuser le sujet, nous avons interviewé Estelle Becuwe, experte en vitalité au travail.
Le rapport au temps est déterminant de notre qualité de vie et influe sur notre vulnérabilité au stress et donc notre niveau d’énergie.
Notre perception du temps disponible par rapport à l’ensemble des tâches qu’on a à mener impacte notre niveau de stress :
Notre façon de prioriser d’anticiper, de planifier, va nous permettre de garder une certaine maîtrise au quotidien et donc de moins subir toutes les sollicitations
Une bonne organisation aide à prendre soin de ses besoins.
Gérer son temps c’est aussi prévoir les temps pour soi, c’est-à-dire les pauses indispensables à l’énergie physique, et les moments familiaux et sociaux indispensables à l’énergie émotionnelle. Cela permet d’éviter la surcharge mentale et de préserver son énergie mentale.
On est vraiment conditionnés à gérer notre temps parce que, qui dit gérer son temps sous-entend gagner en efficacité.
On est donc beaucoup dans la gestion du temps, alors qu’en réalité, si on gère son temps mais sans préserver notre énergie on va perdre en efficacité.
Finalement, si on ne sait pas gérer son énergie, on va prendre plus de temps à faire les choses, on va les faire de manière éventuellement plus approximative, et on risque de perdre en qualité de ce qu’on fait.
Lorsqu’on a la sensation que le temps s’accélère, il est urgent de ralentir.
Cela peut sembler contre-intuitif mais c’est une clé pour retrouver de l’énergie et pour pouvoir prendre du recul sur la manière dont on va finalement allouer son énergie
Cette prise de recul va permettre de faire des choix, de prendre des décisions, et d’éviter d’être uniquement en réaction au flot continu de demandes.
Elle permet aussi de nourrir le besoin d’équilibre et d’épanouissement. Pour faire des choix dans l’énergie qu’on va allouer, se relier au besoin de sens, à ses valeurs, est un bon repère.
Il s’agit de se demander ce qui est, au fond, le plus important pour soi.
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La pause fait partie du travail à part entière.
Notre organisme a un besoin impérieux de pause pour fonctionner. Si on reste dans une logique productiviste, je dirais que la pause fait partie de l’agenda, de la todo liste.
Selon le moment, les pauses peuvent être de durées variables :
Quelques instants entre chaque tâche pour respirer profondément, reprendre son souffle au sens propre – l’oxygène est notre première source d’énergie
5 minutes par heure pour les besoins physiologiques :
Au moins 30 minutes le midi pour déconnecter vraiment, et, idéalement, sortir prendre l’énergie du milieu extérieur.
Le temps de sommeil est précieux à tous niveaux : pour la santé, pour notre énergie, pour notre efficacité au travail. C’est primordial.
La dégradation du sommeil – notamment la perte en qualité de sommeil et en durée de temps de sommeil qui s’accumule au fil des semaines – est un signal d’alerte majeur de perte d’énergie et de risque d’épuisement pour ne pas parler de burnout.
Si les besoins en sommeil sont variables d’une personne à l’autre, il y a un consensus scientifique autour d’un seuil minimal de 7h par 24h pour que le sommeil remplisse toutes ses fonctions vitales sur la santé et le psychisme.
En dessous de 6h – et un tiers des Français dorment moins 6 heures en semaine – on commence à piocher dans le capital santé.
A ce moment-là, une pratique qui est vraiment précieuse à la fois pour la santé mais aussi pour l’efficacité au travail, c’est de s’entraîner à la micro-sieste.
La micro-sieste c’est de 5 à 15 minutes en général plutôt en début d’après-midi, et cela va permettre de descendre d’un cran en termes de tension et de retrouver une certaine clarté d’esprit.
On peut distinguer deux grands tempéraments : les personnes qui ont plutôt une facilité à se coucher tard, et celles qui préfèrent se lever tôt.
D’une manière générale, physiologiquement, on a un pic d’énergie plutôt dans la matinée.
Donc c’est plutôt dans la matinée qu’on va concentrer les réunions qui se veulent productives ou les prises de décisions importantes.
Généralement on va enregistrer un coup de fatigue en début d’après-midi qui est à la fois physiologique, et, très souvent, il peut être aggravé par la digestion. D’où l’importance d’alléger, de simplifier le repas, éventuellement de supprimer les sucres en fin de repas, tout cela va être très aidant.
Là encore, c’est l’occasion de glisser la fameuse micro-sieste, ou bien des réunions en marchant, c’est-à-dire sortir et faire un point à deux ou trois personnes mais en extérieur.
Pour préserver une bonne vitalité, il y à quelques conseils d’alimentation « anti-fatigue » qui peuvent être très aidants :
Ces trois éléments sont absolument essentiels pour notre cerveau, et ce sont des familles d’aliments sur lesquels on observe beaucoup de déficits, en particulier pour les Oméga 3.
En revanche, on n’a pas besoin d’augmenter nos apports en sucres – même si le cerveau est un gros consommateur de glucide. Nous en consommons assez !
Tout ce qui est sucre raffiné, dessert, confiserie, mais aussi céréales raffinées, le riz blanc, la baguette blanche…
Ce sont des aliments à indice glycémique très élevé qui vont entrer très rapidement dans la circulation sanguine, et entraîner un pic d’insuline suivi d’une hypoglycémie réactionnelle.
En termes de gestion de l’énergie, si on veut éviter les pics d’excitation qui sont suivis de coup de barre assez difficile à supporter, éviter les sucres est vraiment une bonne pratique.
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