Retour

Sommes-nous encore capables de nous concentrer ?

Notre cerveau dispose d’une mémoire de travail limitée. Autrement dit, notre attention n’est pas infinie, bien au contraire. C’est pour cela qu’elle est précieuse. Pourtant, l’attention et la concentration sont des ressources dont ont semble faire peu de cas dans les entreprises.

Tout au long de la journée, nous sommes bombardés de sollicitations qu’elles soient virtuelles, notifications en tout genre nous alertant de l’arrivée d’un message, d’un mail ou de la dernière info sur une de nos applis, ou physiques, chaque fois que quelqu’un vient frapper à la porte – réelle ou métaphorique – de notre bureau, phénomène accentué par la généralisation de l’open space.

Il est curieux qu’interrompre ses collègues à tout bout de champ soit une pratique non seulement répandue mais aussi acceptée, alors qu’on sait pourtant parfaitement à quel point la concentration est précieuse pour produire du travail de qualité.

Un brouhaha permanent

Ces sollicitations sont une source de distraction considérable.
Combien d’entre nous travaillent en open space, le portable posé sur le bureau, connectés non-stop à internet ? Et combien d’entre nous ne parviennent pas à dire non lorsqu’ils sont dérangés ou à s’empêcher de s’interrompre chaque fois que le portable vibre ?

Sur le moment, ce n’est qu’une affaire de quelques secondes, mais cette interruption, même brève, est suffisante pour que le cerveau soit obligé de dépenser une énergie folle à retrouver sa concentration, et à se “remettre dedans” après une interruption.

N’en déplaise à ceux qui se déclarent experts en la matière, le multitasking n’est absolument pas écologique. Nous ne sommes tout simplement pas fait pour cela.

Pour empirer les choses, bien souvent, les notifications sont porteuses de demandes en tout genre qui requièrent une action de notre part : répondre, acheter, supprimer, accepter…

Qu’on les accomplisse dans l’instant et elle nous retardent dans nos tâches; qu’on les remette à plus tard et elles s’ajoutent à notre charge mentale.

A lire aussi : Faire le tri dans les urgences : la matrice d’Eisenhower

Une perte de concentration, source de stress

Non seulement cette pollution mentale nuit à notre productivité, mais elle entraîne surtout stress et perte d’énergie.

D’un côté, si on ne cède pas à l’appel de la sollicitation et qu’on reste concentré sur notre tâche en cours, le seul fait d’avoir cette “alerte” en suspens suffit à nous déconcentrer parce qu’on a une irrésistible envie de découvrir ce qu’elle cache. C’est normal, c’est la nature qui veut ça. Nous sommes friands de ces “nouveautés” qui libèrent de la dopamine, neurotransmetteur de la récompense et du plaisir. Il nous est très difficile d’y résister.

D’un autre côté, si notre curiosité l’emporte et que l’on cède, on s’éparpille, donc on est moins efficace. On se sent alors coupable de ne pas atteindre ses objectifs, ce qui peut laisser place à un sentiment d’échec qui entame l’estime de soi et conduit à procrastiner encore plus et à résister encore moins à la tentation des sollicitations. On rentre dans une spirale à la limite de l’addiction.

Plus on cède à l’instantanéité, plus on s’y habitue et plus notre capacité de concentration s’érode.

D’ailleurs, aujourd’hui, tout créateur de contenu le dira : le temps d’attention du public est ultra-court. Ce qui plait, c’est du rapide, du format léger, des bouchées d’infos, du consommable ici-et-maintenant-en-moins-de-deux-minutes. Vidéos, infographies, tweets, citations sont autant de formats qui permettent de se mettre sous la dent du contenu divertissant, ludique, instantané, qui ne demande pas ou très peu de concentration et donne l’illusion d’avoir appris quelque chose.

Une guerre de l’attention menée par les concepteurs d’outils numériques, qui maitrisent parfaitement les mécanismes pour capter notre temps de cerveau disponible.

Les meilleurs dans ce domaine – Facebook, Instagram, Linkedin, Youtube…– ont investi massivement dans la compréhension de ces mécanismes, discipline qui porte même un nom : la captologie. Celle-ci consiste à trouver comment faire en sorte que les utilisateurs passent le plus de temps possibles sur leurs applications, leur téléphone.

C’est ce qui a donné naissance à des fonctionnalités comme Youtube qui relance une vidéo ou Netflix un autre épisode, Spotify une nouvelle playlist, Linkedin une mise à jour du fil d’actu.

Les tactiques mises en œuvre par les experts de la captologie sont tellement efficaces, que nous nous retrouvons souvent à céder notre attention malgré nous, et à perdre ainsi la maitrise de notre temps.

Savoir se concentrer, facteur de plaisir au travail

Pourtant, être capable de se concentrer, d’être présent.e, ‘dans l’instant’, est un facteur essentiel de bien-être.

La concentration est aussi au coeur même des moments de flow, qui nous procurent tellement de satisfaction : être dans le flow, c’est être totalement absorbé dans ce que l’on fait sans qu’aucune sollicitation ne puisse nous déranger. C’est là qu’on se sent le plus engagé.e, performant.e et le plus satisfait.e. Rester concentré, c’est laisser sa chance au flow de s’exprimer !

Heureusement, il est possible, d’une part, de muscler sa capacité à se concentrer et d’autre part de reprendre la main sur son attention en filtrant ce qui nous arrive pour ne garder que l’essentiel.

Lire nos 8 conseils pour reprendre le contrôle de son attention et de sa concentration

Connaissez-vous Boomr Impulse?

Nous avons conçu une formation en ligne pour aider les collaborateurs à adopter une organisation personnelle efficiente au quotidien et un mode de fonctionnement à la fois écologique et efficace, dans le respect des exigences de leur fonction et de leurs propres objectifs.

Découvrez notre formation "Gérer son temps avec efficience"