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Intelligence émotionnelle au travail : un levier clé pour les RH, les managers et les équipes

Dans un monde du travail sous tension, où s’enchaînent incertitudes, accélérations et injonctions contradictoires, l’intelligence émotionnelle est devenu  un levier structurant pour  développer des relations de qualité, une coopération durable, des décisions sensées et favoriser le bien-être au travail.

Les chiffres sont parlants : selon une étude du World Economic Forum, l'intelligence émotionnelle figure désormais parmi les dix compétences les plus recherchées par les employeurs.

Encore faut-il dépasser les idées reçues :  non, ce n’est pas une question de faiblesse. Non, ce n’est pas un sujet purement intime ou personnel. Et oui, cela s’apprend.

Coach professionnelle, facilitatrice et organisatrice de retraites en silence, Audrey Berté accompagne depuis des années les transitions individuelles et collectives. 

Elle nous partage ici son expérience de terrain et sa vision engagée de ce que l’intelligence émotionnelle peut transformer dans le monde du travail, et nous parle aussi de la formation qu'elle a créée pour Bloomr Impulse pour amener ce sujet dans les entreprises.

Pourquoi les émotions ont-elles toute leur place dans l’entreprise ? Comment développer une véritable compétence émotionnelle ? Et en quoi cela peut-il transformer en profondeur les relations, les décisions et les environnements de travail ?

Commençons par la base : c’est quoi, l’intelligence émotionnelle ?

L’intelligence émotionnelle, c’est beaucoup de choses. 

D’abord, la capacité à identifier ses émotions, à comprendre le message qu’elles portent.

Ensuite, savoir être “intelligent avec” elles : 

  • apprendre à réguler certaines émotions quand elles risquent de nous contraindre, de freiner l’action ou de nous faire agir de manière inappropriée
  • savoir activer certaines émotions pour soutenir ce qu’on a besoin de faire.

Cela vaut à la fois dans la relation à soi, et dans la relation aux autres.

Comprendre ce que mes collaborateurs vivent, les aider à réguler leurs émotions, ou favoriser un climat collectif propice à la qualité de la coopération, à la gestion du stress, à la créativité, à l’efficacité. C’est une compétence essentielle.

Qu’est-ce qui t’a conduite vers ce sujet ?

J’ai été longtemps très stressée, et j’avais envie de trouver un moyen de vivre plus sereinement. J’ai donc exploré différents outils, notamment la PNL et la CNV, où les émotions occupent une place importante. Je me suis aussi formée plus spécifiquement à l’intelligence émotionnelle, en complément de nombreuses expériences de méditation de pleine conscience.

Cette pratique m’accompagne depuis des années. J’ai d’ailleurs suivi un DU "médecine, méditation et neurosciences" à l’université de Strasbourg, qui explore aussi les émotions et leur régulation.

Et concrètement, que constates-tu dans tes accompagnements en entreprise ?

Je constate un vrai manque d’éducation émotionnelle. Il y a un réel besoin d’éducation au fonctionnement émotionnel, pour mieux comprendre comment nos émotions influencent nos décisions, nos comportements, nos relations. Et donc, pour pouvoir les apprivoiser, les réguler, les mobiliser.

Beaucoup de personnes sont coupées de leurs émotions : elles ne savent pas les écouter, ni les reconnaître, ni quoi en faire. Ce n’est pas qu’elles ne veulent pas, c’est qu’on ne leur a jamais appris.

Je le constate dans les accompagnements de coaching, il y a toujours un moment où nous allons nous intéresser à ce que la personne ressent, à ce qui se passe pour elle, et je vois à quel point les personnes sont souvent démunies. 

Et même si le sujet commence à émerger dans le monde du travail, il reste encore peu compris. 

Résultat : les émotions sont souvent mises de côté. Et cela a des conséquences : sur les comportements, sur la qualité du climat intérieur, sur le bien-être.

Quels sont les bénéfices concrets à développer cette compétence émotionnelle ?

On vit dans un monde ultra générateur d’émotions : incertitudes, changements rapides, pression, tensions économiques, mais aussi enjeux écologiques ou géopolitiques…

L'intelligence émotionnelle va nous permettre de prendre du recul, de garder nos capacités de discernement et aussi de prendre soin de notre équilibre émotionnel pour être plus résilients au quotidien. Elle nous permet d'accéder à toutes nos capacités de réflexion, de raisonnement et peut-être de prendre des décisions plus justes.

Au niveau collectif, plus d'intelligence émotionnelle au sein d'une organisation va vraiment favoriser la coopération, une meilleure capacité à résoudre des problèmes. Cela favorise aussi ce qu'on appelle les comportements prosociaux : plus d'empathie et plus de posture d'entraide au sein d'un collectif. Et cela aide aussi à prévenir les débordements émotionnels, fréquents dans les environnements de travail sous pression.

Un manager, en particulier, formé à l’intelligence émotionnelle saura créer un climat émotionnel plus serein pour son équipe. Il saura aussi s’auto-réguler pour ne pas propager du stress inutile, et maintenir un climat favorable à la coopération.

Nous avons vraiment besoin de tout cela pour faire face aux différents défis présents aujourd'hui dans notre quotidien.

L'intelligence émotionnelle forme le socle qui vient aider de nombreuses compétences : bien communiquer avec les autres, l'adaptabilité. Avoir une belle intelligence émotionnelle contribue à d'autres comportements et compétences relationnelles et humaines dans l'entreprise.

Comment faire entrer cette compétence dans la culture d’entreprise ?

Côté RH, il y a un enjeu de sensibilisation.

L’intelligence émotionnelle est encore peu demandée spontanément par les collaborateurs, car elle reste peu connue, ou perçue comme trop intime.

Il faut donc faire un travail de communication pour expliquer qu’elle agit directement sur les prises de décision, les comportements, les postures. Et qu’elle concerne tout le monde : les CODIR, les managers, les équipes.

Un RH peut faire le choix de l’intégrer dans la culture, au même titre que d’autres soft skills. 

Cela commence par en parler autrement, la présenter comme une compétence professionnelle à part entière, et proposer des formations adaptées.

Parlons justement de la formation que tu as conçue. Quelles en sont les grandes lignes ?

J’ai voulu une formation accessible, même pour ceux qui sont peu à l’aise avec leurs émotions. Elle est structurée en trois grandes parties :

  1. Une éducation au fonctionnement émotionnel : comprendre ce qu’est une émotion, comment elle se manifeste, à quoi elle sert.

  2. Des techniques de régulation : pour adopter des comportements plus ajustés au quotidien.

  3. L’application collective : comment comprendre les émotions des autres, aider à réguler, favoriser un climat émotionnel positif, et pourquoi pas devenir ambassadeur de l’intelligence émotionnelle en entreprise.

L’idée, c’est à la fois d’outiller les individus et de faire évoluer les représentations : les émotions ne sont pas une faiblesse, elles sont une force. Elles renseignent sur nos besoins, elles peuvent devenir de véritables alliées.

Il s'agit de se réconcilier avec ses émotions : oser se permettre de les écouter, de leur faire de la place et ensuite de comprendre comment elles peuvent vraiment nous rendre service dans notre quotidien, soit à titre individuel ou collectif.

J’ai voulu qu’elle soit à la fois simple, riche, et vivante. Il y a des apports pédagogiques, des outils concrets, mais aussi une vraie attention à la tonalité : un peu de légèreté, d’humour, pour que chacun puisse s’y retrouver sans se sentir jugé. 

C’est un parcours qui permet de mieux se connaître, mais aussi d’agir autrement — individuellement et collectivement.

Un dernier message à faire passer ?

Nous avons mis de côté le sujet des émotions parce que nous le voyons comme quelque chose d'assez intime. En fait, ce n'est pas le cas.

Les émotions ne sont pas une affaire privée. Elles sont partout, tout le temps. Elles influencent nos comportements, nos décisions, nos relations. Les ignorer, c’est se couper d’un levier fondamental de transformation.

Ce qui se passe, c'est que souvent nous écartons ce sujet du monde du travail parce que nous ne savons pas quoi en faire. D'où l'importance d'amener une éducation au fonctionnement émotionnel.

Faire de la place à l’intelligence émotionnelle dans le monde du travail, c’est permettre à chacun d’être plus lucide, plus aligné. C'est mettre plus d'humanité en entreprise. Et c’est contribuer à transformer les cultures managériales de façon profonde et durable.

Formez vos managers et collaborateurs à l'intelligence émotionnelle

Nous avons développé une formation qui combine programme en ligne et accompagnement par un coach pour développer son intelligence émotionnelle dans un cadre sécurisant, progressif et concret.

Objectif : apprendre à reconnaître, comprendre et réguler les émotions — les siennes comme celles des autres — pour conjuguer bien-être individuel et efficience collective.

Un parcours structuré autour de 4 piliers :

  • Identifier et comprendre ses émotions
  • Adopter des stratégies de régulation adaptées
  • Comprendre les émotions des autres
  • Contribuer à un climat émotionnel apaisé et coopératif

Ce que vos collaborateurs y gagnent :

  • Plus de sérénité dans les relations et les situations complexes
  • Des outils concrets pour rester acteur face aux tensions émotionnelles
  • Un environnement de travail plus humain, plus fluide, plus efficace

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